Baramalice

Les devoirs

20 Octobre 2009 , Rédigé par baramalice Publié dans #la page d'Amélie Gahete



Dur, dur, d'être un enfant !

Lors d'une réunion d'écoute-parents, dans un autre lieu, nous avions proposé le thème des devoirs, non pas en termes de droits

et devoirs (quoique...!) mais ceux que les enfants ont à faire à la maison, et sont donnés par l'instituteur ou l'institutrice.

Clarice est la perfectionniste :

Démarrant un CP, Clarice, rentrant de l'école, prend son goûter,se détend, puis s'installe pour "ses devoirs". Lesquels lui prennent entre 30 et 40 mn. Mais si !

Les devoirs de Clarice sont très raisonnables, la maîtresse y pourvoit, elle connaît son travail.
Mais la maman de Clarice est un peu soucieuse, de voir sa fille n'ayant qu'une ligne de la même lettre à écrire, former.

L'esquisse d'une lettre, la gommer, la reprendre selon le modèle, la mépriser, jugeant qu'ici sa lettre n'est pas droite, ou pas assez longue ou pas assez courte.

Au bout d'un moment, Clarice appelle à la rescousse sa maman, lui demandant de l'aider, en dessinant de petits pointillés, qui lui permettront alors de tracer une lettre parfaite.

La maman va gentiment refuser, puis encouragera sa fille en la complimentant sur sa volonté de perfection, tout en évaluant que les lettres écrites sont absolument acceptables.

Il est sans doute difficile de voir son enfant passer 30 minutes sur une ligne somme toute facile -pour nous- mais qui, pour Clarice, est un enjeu de taille : Faire exactement "comme" la maîtresse.

La maman de Clarice peut se réjouir de cette passion nouvelle : Clarice a trouvé un autre modèle, qui passe par le lettrage : elle admire quelqu'un dont elle cherche l'approbation. Et voilà qui lui donne la passion de l'école, de l'écriture.
Surtout, ne changez pas une équipe qui gagne !

Pablo : Quand c'est trop, c'est pas tropico :

La maman de Pablo a eu un courage louable, de venir exposer un problème relationnel avec son fils Pablo, en classe de CE2.
Ce petit garçon âgé de 8 ans est suivi, ainsi que sa maman, par une équipe de professionnels périscolaires. La maman a été dégagée, durant la semaine de l'accompagnement, d'une éducatrice, l'ayant aidée à réorganiser une vie un peu délicate.

L'an dernier, face à la difficulté de Pablo, en classe comme dans la cour de récréation -"refus de travail"-, la maman a retrouvé en quelque sorte ses propres expériences d'enfance... et le martinet est sorti du placard.

Cette maman, fort émouvante dans son honnêteté, a pu évaluer que ledit martinet faisait plus de mal, au sens propre et figuré, que de bien. Elle a alors demandé de l'aide.
Il peut, parfois, arriver aux parents d'avoir des modes de réaction certes "frappants" mais peu efficaces. L'important est de parvenir à se poser des questions sur nos manières de faire, de réagir.



Cette maman évoque alors une enfance au cours de laquelle les devoirs à la maison étaient une souffrance plus qu'un plaisir.

Elle se souvient, pour un travail mal fait au regard de ses propres parents, avoir été balancée dans un buisson d'orties, puis après les premières paroles de défense : - Je n'en suis pas morte - elle admet qu'il lui en reste bel et bien un souvenir..cuisant.

Ne voulant pas que son fils revive la même situation d'échec, la maman a donc acheté un "passeport", vous savez, ces cahiers qui
fleurissent peu avant les grandes vacances afin que nos enfants n'oublient pas leurs acquis sous prétexte qu'ils ont une bouée à la taille et un ballon au pied.

Voici donc un petit Pablo, pour qui l'école semble être un lieu compliqué à vivre, rentrant le soir pour faire ses devoirs, PLUS
ceux que sa maman, bien intentionnée pourtant, lui ajoute.

Après un temps de discussion, entre parents, et puis un temps de réflexion pour la maman, qui a pu ainsi exprimer ses craintes,
augmentées d'un sentiment de culpabilité, il a été convenu de tenter autre chose, autrement :
- Respecter pleinement l'institutrice, laquelle donne à Pablo comme à tous les élèves de la classe, les devoirs qu'elle estime
suffisants.
- Comprendre que, quelles que soient les difficultés de son fils, il a et n'a que 8 ans, et le submerger de "devoirs" ne
feraient que l'épuiser, sans lui donner pour autant le goût et le plaisir d'apprendre.

Et puis, finalement, la maman a décidé de mettre le "passeport-vacances" au rebut (voire, aux orties !) et de demander à
l'institutrice de Pablo de lui photocopier l'exercice du jour que le petit garçon aura refusé d'effectuer en classe, afin de revenir dessus, le soir à la maison, mais sans excès.

Affaire à suivre :) :)



Nous laisserons le dernier mot à un papa, présent, et qui fut très sensible à l'émotion de cette maman, pleine d'envies pour son
fils.
Ce papa expliquant avoir découvert la paternité à l'âge de 22 ans à peine, un âge, dit-il, où l'on a plus envie de sortir en
boîte que de changer des couches.
Bon an mal an, ce papa a aujourd'hui quatre enfants, un travail prenant, mais il a découvert au fil des années, une richesse
partagée : parler à ses enfants, tenter de leur consacrer du temps,  évaluer qu'aucun d'entre eux n'est semblable à l'autre, être attentif aux particularités de chacun.

Une de ses filles est nulle en maths mais fort douée en français, un autre est plus lent mais plein d'humour et de qualités
manuelles, un autre encore déploie des talents qui équilibrent ses manques.
Il ajoute qu'aucun parent n'est parfait, et que l'intuition que nous avons de connaître notre enfant ne nous empêche nullement de commettre des erreurs.
Tous des enfants. Qui ne demandent qu'à découvrir, rire, apprendre dans le plaisir.

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