FAMILLES RECOMPOSEES
(Chaque fois qu'on aime, c'est tout un monde que l'on crée"
LES FAMILLES RECOMPOSEES
Il y a environ trente ans, le modèle familial était : Une mère, un père, ayant un ou des enfants et des ascendants biologiques vivants ou non : Deux grands-mères, deux grands-pères etc…
Sont apparues alors diverses structures familiales semblant innover des parentalités peu conformes à cette image :
- Des couples divorçant et décidant, volontairement ou non, duquel aurait la garde des enfants et à quel rythme,
- Des mères ou pères seul(e)s élevant un ou plusieurs enfants,
- Des couples homosexuels ayant un désir d'enfant ou dont un(e) des partenaires a déjà un enfant,
- Des couples d'origine culturelle différente,
- Des familles accueillant à court ou long terme des fratries séparées de leurs parents d'origine pour diverses raisons.
Ce phénomène nous semble parfois questionnant, critiquable, déroutant, probablement pour deux raisons étroitement liées : Ces nouvelles formes de parentalité se sont multipliées, s'avérant plus visibles, et l'évidence voire la tolérance les a rendues incontournables.
Pourtant, l’histoire nous montre des faits éclairants :
MOLIERE et la famille recomposée : Ce monument de la ittérature française avait 10 ans lors du décès de sa mère. Son père s’est remarié avec une femme âgée de 19 ans, laquelle est morte en accouchant.
CHARLIE CHAPLIN, dit «CHARLOT» et la famille monoparentale :
Enfant, Charlot eut deux frères, chacun ayant eu un père différent puis absent. Quelle qu’ait été sa souffrance, Charlot en a fait une œuvre d’art, mettant constamment en scène avec finesse et humour les thèmes de la séparation et de l’amour.
LAUREL ET HARDY et l’homoparentalité : Ces deux grands comiques des années 1930 ont vécu une relation à une époque où la société n’était guère tolérante envers les unions particulières, ce qui n’empêcha pas leur succès de couple, y compris l’évocation d’un désir de paternité dans le film «Bonnes d’enfants» :
Laurel : - Sais-tu ce qui nous manque ?
Hardy : - Quoi ?
Laurel : - Un bébé dans la maison.
Recomposer suppose avoir composé une fois puis décomposé, au sens où un musicien compose une musique, puis la dé-compose pour introduire d'autres instruments dans la partition.
La famille recomposée est la construction de liens entre enfants qui n'ont rien en commun si ce n'est une mère ou un père biologique ayant choisi une personne afin de continuer son chemin de vie, les enfants de l'un et de l'autre devant apprendre à vivre ensemble, et les deux adultes ayant également à assumer un rôle auprès des enfants qui ne sont pas leur œuvre naturelle.
Autrement dit, Il s’agit non de «refaire sa vie» comme on le dit souvent, mais de la continuer autrement, en sachant, dans le meilleur des cas, ce qu'on ne veut plus revivre.
La famille recomposée a donc plusieurs albums-photos : Un bonheur passé et parfois renié, une culpabilité vis-à-vis des enfants qui ne se dit pas, des critiques à l'encontre de celle ou celui qu'on a quitté ou qui nous a laissé pour vivre seul ou avec un autre. Et cet autre a également son album personnel.
Dans certaines familles recomposées, on voit l’un des partenaires privilégier le couple et avoir quelque difficulté avec les enfants de l’autre.
D’autres familles recomposées deviennent un véritable clan, une fratrie élargie se créant comme n’importe laquelle, dans la complicité, la jalousie, les colères et les fous rires.
La place du parent non biologique est délicate : Tentation de compenser, dénigrer le parent naturel qui vit ailleurs, se prendre pour la mère ou le père biologique.
Il lui faut pourtant assumer au quotidien la charge éducative, la protection, la gestion des besoins. Et c’est cette place qui permettra de créer un lien affectif avec les enfants du partenaire.
Ce nouvel agencement demande du temps, de la patience, l’acceptation d’une éducation différente et surtout, le soutien de la nouvelle compagne ou du nouveau compagnon.