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FAMILLES RECOMPOSEES (2)

17 Janvier 2013 , Rédigé par Amélie GAHETE Publié dans #la page d'Amélie Gahete

 

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VALENTIN : Quand la famille recomposée ne veut plus vivre en famille

 

Mariés durant plus de 12 ans et quarantenaires, ils ont eu deux filles, respectivement âgées de 10 et 8 ans. Divorcé il y a un an, Valentin vit aujourd'hui avec une femme, mère d'une pré-adolescente âgée de 12 ans. Les trois jeunes filles se sont de suite aimées comme des soeurs, dans la complicité et les fous rires, sans parler des disputes très normales. Les deux soeurs viennent chez leur père en garde alternée, soit une semaine sur deux.

Quant à Christine, leur maman, elle est restée seule.

 

Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille. 

Valentin ayant une profession exigeant fréquemment des déplacements, chaque fois qu'il doit quitter le nouveau domicile, sa femme ne souhaite pas se charger des filles de son nouvel époux. Alors, pour la préserver, et au prétexte que son ancienne épouse est seule, donc disponible, il demande à son ex-femme, Christine, de reprendre leurs filles, ce qui n'est pas sans chambouler la garde dite alternée, mais également la relation des fillettes avec leur "belle maman".

 

Enfin, les trois enfants étant inscrites dans deux écoles côte à côte, le primaire et le secondaire se jouxtant, la nouvelle compagne de Valentin prend prétexte de certains horaires différents de sa fille biologique pour ne pas accompagner les enfants de Valentin en voiture, les deux petites faisant régulièrement le trajet à pied.

 

Du reste, aux dernières nouvelles, elle prévoyait de demander à son ex-conjoint qu'il prenne à charge quotidiennement leur fille de 12 ans.

 

Dans le cas de cette famille recomposée, il apparaît clairement que la nouvelle compagne souhaite davantage vivre en couple qu'en famille. 

Quant à Valentin, son silence concernant cette question fait penser au dicton "Qui ne dit mot consent".

 

 

 

 

HANNA et LORENZO : Quand la famille recomposée accorde ses violons

 

Lorenzo est âgée de 60 ans, divorcé depuis 12 ans. De sa première union, il a eu 2 filles et un garçon, âgés respectivement de 30 ans, 23 ans et 20 ans pour le dernier. Les deux premières filles sont aujourd'hui mères de famille. 

Il s'est remarié avec Hanna, ayant 15 ans de moins que lui, laquelle avait deux garçons.

 

Lors du divorce, Lorenzo et son ex-épouse avaient clairement promis aux enfants que si leur maman les assumait au quotidien, chacune et chacun d'eux pourrait à n'importe quel moment aller vivre avec leur père. Ce fut le garçon, qui le premier, exprima ce choix. Il avait à l'époque 10 ans, âge où un garçon a particulièrement besoin de son père.

Sa soeur, la seconde des enfants, fit le même choix à l'âge de 16 ans. Hanna a certainement trouvé dans cette relation ce qu'elle n'avait pas vécu, n'ayant pas eu de fille.  

 

Cette nouvelle union a vu se réunir les deux enfants de Hanna, les deux derniers de Lorenzo, le tout dans une ambiance et une relation de véritable fratrie. La fille aînée de Lorenzo, qui a 3 garçons, confie régulièrement ceux-ci au "Papy". Tous appellent Hanna par son prénom, et l'ex-compagne de Lorenzo sait combien ses enfants apprécient Hanna. 

 

La place, l'image et le rôle de l'ex-épouse de Lorenzo sont respectés par tous. Il y a quelques mois, Le fils biologique de Lorenzo a dû être hospitalisé en urgence. Le père a appelé son ex-épouse, éloignée géographiquement, et l'a tenue au courant minute après minute, et bien que ce jeune homme vive alors avec son père et Hanna, cette dernière ayant parfaitement compris que la maman du jeune homme soit constamment et prioritairement informée et que son fils veuille exprimer à sa maman son angoisse, faisant même la demande qu'elle soit auprès de lui. Le temps d'un grave moment, le couple parental prenait le pas sur le divorce et la reconstruction d'un autre couple et d'une autre famille.

 

Il ne s'agit pas ici d'un exemple de famille recomposée parfaite. Les enfants ont tous été blessés par le divorce de leurs parents. Mais cette blessure n'est pas obligatoirement un traumatisme. Elle devient traumatisme si les adultes ne savent pas gérer l'histoire passée et celle à venir. 

 

 

En effet, lorsqu'un couple ayant des enfants est amené à prendre la décision de se séparer, c'est une femme et un homme qui font le constat de ne plus s'aimer suffisamment pour vivre ensemble, que ce soit pour être seul ou pour vivre une nouvelle relation.

 

Mais ce couple reste parental au sens où l'on ne divorce jamais d'avec ses enfants.

 

Il arrive parfois que les adultes, dans la douleur de l'ancienne relation, aient du mal à faire la part des choses.

 

Par ailleurs, le rôle de la belle-mère ou du beau-père, s'il n'est pas simple, pourrait être plus logique qu'il ne semble :

 

Celui qui reçoit les enfants de l'autre, aimé, choisi, doit prendre au quotidien une place maternante ou paternante. Dans la vie de tous les jours, elle ou il pourvoit aux besoins vitaux, affectifs, à l'éducation très normale et nécessaire des petits, à la mise au point avec les plus grands. 

 

Construire une place respectée et respectable est une affaire de toutes petits actes au fil des jours, et c'est l'accumulation des mots, des gestes, réprimandes et fous rires qui scelle le lien affectif.

 

Dans les premiers temps, les enfants non biologiques peuvent exprimer du ressentiment voire un refus. Ce n'est pas la belle-mère ou le beau-père qui est à proprement dire visé(e) :

Simplement, les enfants, au début du moins, veulent rester loyaux au parent absent, craignent de le trahir. C'est ce qu'on appelle le conflit de Loyauté. L'autre raison de cette méfiance peut être la crainte que l'adulte prétende remplacer le parent biologique. Or l'enfant est fait de son père et sa mère. Renier, dénigrer l'un des deux, c'est porter atteinte à l'enfant.

 

 

Cela ne signifie aucunement qu'il devient la mère ou le père des enfants qui ne sont pas les siens.

 

Le rôle de la belle-mère ou du beau-père n'est pas un vol de place. Ce n'est pas non plus un remplacement de celle ou celui qui n'est pas là, pas plus que ce n'est "faire comme si". C'est tout simplement être humainement soi-même auprès des enfants de l'autre, pour trouver,créer, inventer SA propre place et une relation particulière. 

 

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