Baramalice

LA BONNE PAIRE : PARENTALITE : LE COUPLE ET L'EDUCATION DES ENFANTS (2)

23 Septembre 2011 , Rédigé par baramalice Publié dans #la page d'Amélie Gahete

 

Papa console et Maman gronde - Lakanal -

 

 

 

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LA PARTIE DE TENNIS


Les parents butent parfois sur un écueil qui pourrait fissurer le bateau. Il s'agit de la fameuse scène  consistant, dès que l'un des parents arrive le dernier, à recevoir une volée de plaintes :

- TON fils -car en effet dans ce cas-là, même le langage s'en mêle, il s'agit du fils de l'autre- n'a pas  voulu faire ceci, j'ai dû lui répéter trois fois cela, il a frappé sa soeur etc...

Généralement, le plaignant avait menacé l'enfant :

- Tu verras quand ton père/ta mère arrivera !  sous-entendant que tout lui sera rapporté.

Le problème de ce genre de jeu de rôle est que le parent "rapporteur" prend alors la position du frère ou  de la soeur qui se plaint au parent.
Pour être clair, le parent adopte un statut d'enfant lui-même.

Le second problème est que celui ou celle qui est requis(e) comme arbitre se trouve piégé, alors  qu'il/elle a sans doute plus envie de se détendre que de compter les points.

Enfin, l'enfant est placé inconsciemment dans la position de celui qui se fera au pire gronder deux fois,  ce qui rendra en quelque sorte nulle la première réprimande, et aura tendance, avec le temps, à craindre  le parent-arbitre.


 






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QUAND LES DIFFERENCES EDUCATIVES SE VIVENT SUR LA PLANETE TRANSGENERATIONNELLE


*** Une maman :

- Je vis exactement la dernière situation décrite, mais sur trois générations. Ma propre mère gardant  parfois ma fille, attend que j'arrive pour me raconter par exemple une scène qui l'a opposée à ma fille. 
Il m'est arrivé de les voir assises, silencieusement, face à face, et à peine ai-je franchi la porte que  ma mère se plaint, escomptant visiblement que je prenne "son" parti. Chose que je me refuse à faire.

Je dois dire que ce genre de situation, en rentrant du travail, me met dans un état de nervosité autant  que de rancoeur.
J'en veux à ma propre mère de ne pas savoir tenir les rênes. Elle n'est pas âgée, est en pleine forme, ma  fille quant à elle est préadolescente. Connaissant ma mère, je sais qu'elle n'entendra jamais ce que je  pourrais essayer de lui dire, ne serait-ce que :

- Maman, ne me demande pas de décider qui a tort ou raison alors que j'étais absente. Tu es adulte, je te  confie ma fille, tu dois savoir négocier ou trancher mais n'exige pas de moi que je prenne parti.

 

 

 

 

Après un échange, la maman a compris que pour des raisons obscures, sa propre mère convoque sa fille à  une place de maman, c'est-à-dire se comporte en enfant face à la véritable enfant et ne vit la relation  que sur le mode de la confrontation, dans l'incapacité de gérer le moindre souci.

La très jeune fille risque par ailleurs de cimenter une relation négative avec sa grand-mère, ce qui  serait dommage.

Par ailleurs, la maman qui s'exprime ne sait pas où en est sa propre mère de sa vie : Peut-être n'a-t- elle au fond, pas envie de jouer la baby-sitter, fut-ce avec sa petite fille, peut-être la pré-adolescence la renvoie à un problème personnel, peut-être a-t-elle des critiques à formuler à sa propre 
fille, qu'elle ne peut exprimer, peut-être a-t-elle envie de vivre sa vie de femme et non celle d'une  "grand-mère".

Il semble que même dans un contexte différent, par exemple des vacances ensemble, la grand-mère ait le  même comportement, faisant remarquer à sa propre fille de petits détails sur le comportement de la pré-adolescente :

- Et bien, tu ne lui dis rien ?
- Tu sais ce qu'elle a fait pendant que tu étais dans la piscine ?

De toute évidence, la grand-mère ayant du mal à prendre sa place, sa fille ressent colère et douleur pour  trouver la sienne.


Cette maman a donc admis que la seule solution est de chercher un autre mode de garde pour sa fille afin  de préserver la relation petite-fille/grand-mère et mère/mère en rendant visite à la grand-mère, en  famille, pour le simple plaisir de la rencontre, sans autre enjeu.





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LORSQUE L'UN A PEUR ET L'AUTRE PAS


Une maman : Anton, ses 6 ans, et le petit chemin qui sent la noisette....

- Notre fils, six ans passés, a envie de se rendre seul à l'école, laquelle n'est pas loin de la maison. 
Sa demande n'est pas récente, il s'agit d'un désir tenace. Cela me pose un dilemme, mon mari ayant peur,  et moi pas.

Il me semble à la fois délicat de ne pas accéder à l'envie de notre fils et en même temps de passer outre  la crainte de mon mari. Je pense aussi que c'est une décision à prendre à deux, du coup je suis ennuyée.

Nous avons près de la maison, comme deux sortes de trajets, à savoir qu'un petit chemin courbé permet de  rejoindre le trajet direct. Notre second enfant, une petite fille de 2 ans, a souhaité emprunter ledit  chemin et j'ai accepté. Mon mari était affolé lorsqu'il a appris la fait, alors que j'étais si contente 
d'avoir vu ma fille fière d'elle et valorisée.

Alors, concernant l'aîné, j'ai donc proposé à mon fils, la toute première fois qu'il a exprimé son envie,  de passer seul par le petit chemin, avec la condition qu'il nous attende, sa soeur et moi, à l'issue du  sentier. Il a parfaitement respecté la consigne, était heureux et de cette indépendance.

Lorsque, le soir, nous avons raconté l'aventure à son père, mon mari s'est affolé. Je sais que nos peurs  sont irrationnelles, et il a développé mille fantasmes : - Et s'il était tombé, et s'il avait poursuivi  sa route sans t'attendre, et s'il avait rencontré une personne mal intentionnée, etc.

 

 

 

 

En dehors de l'enfant, il est possible que le couple puisse parler, et soit celui qui a peur exprimera  suffisamment ses craintes pour pouvoir les affronter, et surtout que l'enfant comprenne qu'il ne s'agit  pas d'un manque de confiance mais d'une crainte du parent. Soit la maman demandera à son compagnon de lui  faire confiance, et elle suivra l'enfant, s'assurant qu'il respecte les consignes de sécurité.
Son fils aura alors le plaisir et la fierté de se sentir grand.


Lorsqu'un enfant demande, et le demande encore et encore, à traverser la rue seul, ou à monter sur la  plus haute poutre du square, c'est qu'il est prêt.
Cela ne signifie pas qu'il réussira, il tombera peut-être etc. Mais ce désir réitéré, exprimé plusieurs  fois nous dit qu'il est mûr pour tenter l'expérience.
Il va de soi que nous devons expliquer les consignes, demander par exemple à l'enfant de les redire lui- même, faire les premières tentatives tout près de lui puis à un mètre de distance par exemple.

Etre "prêt" ne signifie pas en être capable. Mais ne pas lui refuser d'emblée c'est lui accorder une  confiance qui ne peut que le rendre responsable de sa personne. Nous pouvons lui dire que cela prendra du  temps pour qu'il traverse la rue totalement seul, mais qu'il doit respecter cette décision pour que nous 
soyons tous totalement rassurés quant à sa capacité physique et psychique à le faire.

Une solution idéale serait qu'un jour où le papa peut se rendre disponible, lui et sa femme se mettent un  peu en arrière et voient, ensemble, leur fils aller seul à l'école, traverser la rue. Et que tous les  trois puissent s'apaiser, partager une fierté, évacuer une peur pour le papa qui aura constaté que son  fils est prudent, prend le temps.



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Une maman : Sophie, 11 ans : "Lâche moi les baskets et donne-moi le ticket de bus"

- Sophie a revendiqué de pouvoir se rendre seule au conservatoire et d'en revenir également seule. Devant  ma réticence, elle s'est évidemment énervée, âge oblige, me disant très précisément, sur un ton hautain,  comme si elle avait prévu mes arguments, le numéro du bus, l'arrêt de départ, le nombre de stations, le 
nom de l'arrêt d'arrivée. De toute évidence, ce projet avait été muri, mais je n'étais pas prête. C'était  fort compliqué de constater mon émotion devant ce qui me semblait inévitable.

Je n'avais aucune raison de lui refuser ce pas d'indépendance, cette liberté aussi. Je sais qu'à 11 ans, elle est tout à fait capable de faire ce trajet seule. Sauf que ça me faisait peur et ce n'est pas un argument recevable pour un enfant de cet âge qui, de plus, vous envoie à la figure tous les contre-arguments possibles.


Là aussi, et d'autant plus que cette jeune personne, âgée de 11 ans donc préadolescente, nous pouvons  imaginer l'essai de la confiance. La première et la seconde fois seront sans doute un peu anxiogènes pour  la maman, mais ensuite, ce trajet effectué par Sophie, seule, deviendra de l'ordre d'une routine  plaisante, d'une marche supplémentaire vers "Grandir et devenir responsable" et une fierté pour les  parents.
Ce qui n'empêche nullement d'exprimer quelques petites règles : Pas de détour, pas de retard.


Ne pas confondre Marchandage et Confiance.




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